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« L’histoire aurait pu être lassante et nous condamner, après de belles premières années, à un rapide déclin. », analyse Max Mamers, « Mais nous n’avons pas cessé de nous réinventer, en étant à l’écoute de nos concurrents, du public, des partenaires, sans jamais perdre le sens profond de ce que nous organisions : une série très sportive, très compétitive, mais en même temps spectaculaire, conviviale et respectueuse. »
Durant plus de trois décennies, le Trophée Andros a tracé son sillon sur les circuits glaces de France. Cette compétition unique en son genre a captivé les coeurs des amateurs de sport automobile, des pilotes intrépides et des passionnés de sensations fortes.
L’arrêt après 35 ans est vécu comme la fin d’un monde : Celui du Trophée Andros où la chaleur humaine A fait oublier qu’il faisait froid sur la glace.
POSTFACE Patrice BERTIN
A bout de bras...En pleine forme quand il a pris sa retraite à l’âge de 35 ans, comme le font beaucoup d’athlètes de haut niveau, le Trophée Andros a pourtant eu une enfance difficile. Le jour de sa naissance, de nombreuses mauvaises fées se sont penchées sur son berceau, peu soucieuses de faciliter la croissance du petit dernier de la famille auto.
Les hiérarques de la fédération, la plupart des journalistes « spécialisés » gorgés de conformisme rémunéré voyaient le bébé Trophée au mieux comme une facétie ringarde ; au pire comme une menace à l’ordre établi.
Dans cette ambiance, seul un personnage jalousement indépendant et disposant de compétences multiples, une sorte de « couteau suisse » humain pouvait faire le job. Il s’appelle Max. Max Mamers pour l’État civil. « Max la menace » pour ses détracteurs.
L’ostéopathe d’Objat et de l’équipe de rugby de Brive, pilote tout-terrain, aussi à l’aise : sur le bitume des courses de côte, que sur l’asphalte des 24 Heures du Mans, que dans les sables du Dakar, ainsi que sur la terre battue du rallycross, dont il a été champion de France, ou la neige des 24 Heures de Chamonix, Max Mamers a vite appris à tout maîtriser, de l’humain à la mécanique.
Les aficionados de l’Andros l’ont vu inventer un règlement unique au monde valorisant à parts égales la performance et le spectacle ; la technique et l’artistique.
Appliquant la recette des « Tontons Flingueurs », tantôt le bourre-pif, tantôt la diplomatie, Max et son équipe ont rassemblé un casting de folie : les meilleures femmes pilotes, une cinquantaine de champions du monde et de champions olympiques et… des people, des artistes, des stars du showbiz, tous attirés par cet étrange mélange de rivalité et de convivialité.
A cheval sur deux siècles, deux générations de pilotes et deux logiques apparemment contradictoires, le thermique et l’électrique, Max a bâti son succès à bout de bras.
Il fallait vaincre les opposants, convaincre les détracteurs, passionner le public, attirer les médias, de la chaîne l’Equipe à CNN, en passant par Canal+, établir un plateau « Open », permettre à d’anonymes « Gentlemen Drivers » d’inscrire leurs noms sur la même feuille de temps qu’Alain Prost ou Yvan Muller, et les réunir tous autour du vin chaud des troisième mi-temps à la belle étoile par -20° à deux mille mètres d’altitude… Seul Max pouvait le faire.
Certains affirment même l’avoir vu un jour trop ensoleillé, implorer le ciel pour que tombe la neige.Et, finalement, elle est tombée.
Depuis la 1ère à Serre Chevalier le 27/01/1990, 362 courses et 35 éditions se sont disputées. Le drapeau à damiers s’est abaissé pour la dernière fois le 27/01/2024 à Super Besse. La boucle est bouclée.